Vous avez enfin choisi la forme juridique de votre société : SAS, SA, SARL, EURL, SCI, SASU… Mais, malheureusement, vous n’avez encore rien décidé en ce qui concerne le type de capital que vous aimeriez pour votre entreprise. Définir son capital social constitue une étape importante lors de la création d’une entreprise. Il se peut d’ailleurs que vous ne sachiez pas qu’il y ait le choix entre sociétés à capital fixe et capital variable. C’est pourquoi il ne faut pas choisir au hasard. Alors, société à capital variable ou fixe ?
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comparerFixe ou variable, le capital social en mouvement
Le choix du capital social entre fixe et variable est possible pour toutes les entreprises commerciales (Société à Responsabilité Limitée, Société par Actions Simplifiée, Société Civile Immobilière, Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée, Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle…) à l’exception des sociétés de forme juridique anonyme (SA), à cause de son fonctionnement qui fait que les actionnaires ne détiennent plus des parts sociales, mais des actions.
Dans tous les cas, une société à capital fixe pourra néanmoins procéder à une augmentation de capital ou à une diminution même si les modifications nécessitent le respect d’une procédure contraignante et une modification de statut juridique de ladite société. Aussi, pour un apport en nature, bien qu’il nécessite toujours le rapport du commissaire aux apports, les statuts doivent ensuite être modifiés afin d’intégrer ce nouvel apport en nature au capital. Bien évidemment, les apports en industrie ne nécessitent que l’approbation du commissaire aux apports pour être mentionnés aux statuts, bien qu’il ne participe pas à la constitution du capital social.
Société à capital fixe : le modèle le plus couramment choisi
À l’instar du choix de la forme juridique, celui du capital social a aussi toute son importance. L’on constate actuellement que la grande majorité des entreprises misent sur un capital fixe ou classique.
Qu’est-ce qu’un capital fixe ?
Le capital fixe ou classique est un capital social qui ne peut être changé qu’à la suite d’une décision en Assemblée Générale. Ainsi, pour tout changement de ce capital en cours de vie sociale, il est indispensable de procéder à une modification des statuts. Cela implique nécessairement qu’il faudra convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE).
Modification du capital fixe : une démarche lourde et onéreuse
Modifier le capital fixe d’une société passe par de nombreuses formalités qui peuvent s’avérer très fastidieuses. De fait, il est essentiel de :
- Effectuer une Assemblée Générale Extraordinaire
- Monter un dossier complet de modification de capital social
- Déposer le dossier auprès du CFE
- Attendre le nouvel extrait K-Bis
De plus, que ce soit pour l’augmentation du capital ou la diminution du capital, la procédure se révèlera couteuse. En effet, il faut prévoir :
- Des frais pour le Greffe du tribunal
- Le cout des formalités de publicité dans un journal d’annonces légales
Toutefois, malgré ces inconvénients, adopter un capital classique pour sa société est avantageux. Et pour cause, les établissements de crédit et investisseurs considèrent que les sociétés à capital fixe sont beaucoup plus fiables. Qui plus est, elles bénéficient d’une plus grande stabilité.
Choisir un capital social variable pour sa société : une alternative très avantageuse
Peu connu et peu choisi, le capital variable reste néanmoins une alternative intéressante pour les entrepreneurs surtout pour les entreprises à plusieurs ou le montant des apports peut varier en cours de vie sociale pour les apports en numéraire les apports en nature et les apports en industrie.
Société à capital variable : de quoi s’agit-il exactement ?
Une société à capital variable est une société dont les statuts prévoient une clause de variabilité du capital social (avec la possibilité d’une augmentation de capital ou d’une diminution du capital). Que ce soit pour une SARL ou une SAS, Cela suppose donc moins de formalités et de dépenses. La mise en place de cette clause peut en tout cas s’opérer de deux façons différentes :
Dès la création de la société
Les associés peuvent intégrer cette clause dans les statuts lors de la création de la société. Pour éviter toute hésitation, il est préconisé de se référer à l’article L. 231-1 du Code de commerce.
Évidemment, il convient de s’assurer que l’activité exercée par la société est compatible avec l’établissement d’un capital variable. Effectivement, une société à capital variable ne peut pas exercer certaines activités comme l’assurance.
En cours de vie sociale
Une société à capital fixe est en droit de devenir ultérieurement une société à capital variable, sauf s’il s’agit d’une SA. Pour ce faire, une modification des statuts doit être effectuée lors d’une AGE.
À noter que les documents commerciaux de la société doivent présenter la mention « capital variable ». Il en est ainsi des factures, devis et conditions générales de vente (CGV).
La clause de variabilité du capital social
Pour être valable, cette clause doit comporter certains éléments :
- Le capital souscrit : le montant des apports que les associés s’engagent à fournir (apport en numéraire, apport en nature, apport en industrie).
- Le capital plancher : le montant minimal du capital variable. Il ne peut pas être inférieur à 10 % du montant du capital souscrit initialement. Il ne doit encore moins être inférieur à la limite fixée par la loi.
- Et le capital autorisé : le montant maximal du capital variable.
- Ainsi que l’organe compétent (assemblée générale ou AGE) qui doit décider de la modification apportée au capital (réduction et augmentation de capital) dans les limites des montants fixés (limite pour les apports en numéraire, les apports en nature et les apports en industrie).
Pourquoi miser sur la variation du capital pour sa société ?
Contrairement à une société à capital fixe, une société à capital variable peut profiter d’une plus grande souplesse. Cela facilite le retrait d’actionnaires et l’entrée de nouveaux associés. Aucune démarche particulière n’est effectivement nécessaire pour faire entrer et sortir des associés.
En plus, la réduction ou l’augmentation du capital social ne nécessite aucune procédure superflue. Fini donc les formalités de dépôt et les formalités de publicité liées à la modification du capital social !
Bref, la variation du capital promet des démarches plus simples, plus rapides et moins onéreuses.