Le placement en assurance vie a la cote auprès de bon nombre de Français. Il est souvent souscrit en vue de se constituer une épargne pour concrétiser un projet, disposer d’un complément de revenu à la retraite et surtout protéger ses proches en cas de décès. Il faut dire que cet outil d’épargne confère des atouts alléchants comme un rendement attractif, des avantages fiscaux ou encore un capital disponible à tout moment. Néanmoins, comme tout investissement financier, l’assurance vie n’est pas sans écueil. Pour éviter une perte financière, les épargnants ont intérêt à prendre en compte les risques d’un tel placement. Voici un tour d’horizon des risques de l’assurance vie.
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comparerL’insolvabilité de l’assureur
La souscription d’une assurance vie s’effectue auprès d’une compagnie d’assurance, d’une banque ou encore d’une mutuelle. Les fonds sont déposés auprès de l’assureur qui les restitue avec les gains générés à la fin du contrat. Mais si ce dernier fait faillite, les épargnants ne seront pas en mesure de récupérer son capital et ses gains.
Pour se prémunir de ce risque, il est conseillé de vérifier la solvabilité de l’assureur avant de conclure un contrat d’assurance vie. Pour ce faire, il convient de se renseigner sur la santé financière de l’organisme en consultant ses chiffres et ses résultats financiers auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).
À savoir que des mesures de protection ont été mises en place en 2016 par la Directive Européenne Solvabilité II. Celles-ci imposent aux assureurs de disposer des provisions pour pallier la dépréciation de l’assurance vie.
La perte en capital
En matière de placement en assurance vie, les capitaux sont investis en fonds en euro ou dans des supports en unités de compte. Si les fonds en euro sont de moins en moins attractifs ces dernières années en raison de la baisse de leur taux de rendement, les investisseurs se tournent davantage vers les unités de compte (UC). Ces contrats sont constitués :
- de produits dérivés financiers ;
- d’actions ;
- d’obligations ;
- d’immobilier (OPCI, SCPI).
Pourtant, les UC sont constamment en fluctuation. Influencés par le marché financier, leur valeur et leur taux de rendement augmentent et diminuent selon la conjoncture économique et le cours de la bourse. L’assureur ne peut donc pas garantir leur montant.
Bien qu’investir dans les UC permette de gagner un rendement élevé, le risque de perdre le capital de l’assurance vie est aussi considérable. C’est pourquoi il est recommandé de diversifier les investissements en plaçant une partie de l’épargne dans les fonds euros (emprunts d’État, obligations d’entreprises) et le reste dans une variété de supports des unités de compte. La répartition des capitaux entre les différents supports permet de mieux sécuriser l’intégralité des capitaux.
L’insuffisance de rendement
Les fonds en euro affectés dans un contrat monosupport offrent une sécurisation optimale du capital qui est garanti. Cependant, leur rendement baisse constamment ces dernières années. En moyenne, le taux de rendement des fonds en euros avoisine 2 %. Pourtant, la conjoncture économique actuelle n’est pas favorable à une hausse de leur rendement.
Le risque lié à la clause bénéficiaire
La clause bénéficiaire est une clause du contrat d’assurance vie qui désigne la personne qui percevra le capital et les gains générés par le placement en cas de décès de l’assuré. Celle-ci doit être suffisamment précise pour ne pas porter confusion sur l’identification du bénéficiaire. En effet, si elle ne mentionne pas clairement l’identité de la personne à qui le capital sera versé, celui-ci risque d’être imposé au titre d’une succession.
Pourtant, l’un des principaux avantages de l’assurance vie est l’avantage fiscal qu’elle confère en cas de décès des épargnants.
En effet, aucune imposition ne s’applique pour tout montant inférieur à 152 500 euros si les versements ont été effectués avant 70 ans. Une imposition forfaitaire de 20 % s’applique au-delà de ce seuil.
Par contre, si les versements ont été effectués après 70 ans, le placement est exonéré d’impôt sur l’ensemble des contrats du défunt pour tout versement de moins de 30 500 euros. Au-delà de ce montant, l’assurance vie est soumise aux droits de succession.
La déshérence du contrat d’assurance vie
Lorsque l’assuré décède, l’assureur a pour obligation de retrouver les bénéficiaires de l’assurance vie et de leur attribuer les fonds épargnés. Mais cette démarche n’est pas souvent entamée dans la réalité. Pour échapper au risque de perdre le capital, il est vivement recommandé de communiquer un maximum d’informations concernant les bénéficiaires de l’assurance vie à l’assureur. De cette manière, il sera plus facile pour lui de les contacter en cas de décès de l’assuré.
À savoir que plusieurs contrats sont en déshérence faute d’avoir retrouvé les bénéficiaires. C’est pourquoi il est toujours préférable d’informer les héritiers de l’existence d’un contrat d’assurance vie.
Des frais de gestion élevés
L’adhésion à une assurance vie donne lieu au paiement de divers frais en guise de rémunération de l’assureur. Il s’agit entre autres :
- des droits d’entrée qui sont facturés sur le premier versement ;
- des frais de gestion ;
- des frais d’arbitrage qui sont acquittés lors d’une modification de la répartition des actifs détenus dans le contrat.
Parfois onéreux, ces coûts viennent grever le capital et minorer la rentabilité du placement. C’est pourquoi il est important de les prendre en considération avant de souscrire une assurance vie.
Sur le marché, les assureurs traditionnels ont tendance à appliquer des frais plus élevés que les banques en ligne. En effet, les contrats en ligne séduisent en proposant des frais de gestion plus accessibles et en offrant les droits d’entrée.
Par ailleurs, si les frais de l’assurance vie varient d’un assureur à un autre, il en va de même selon le type de contrat. En général, un contrat d’assurance vie monosupport coûte moins cher qu’un contrat d’assurance vie multisupport.
Profiter des avantages fiscaux de l’assurance vie sans les risques est tout à fait possible. Cela, à condition de savoir déjouer les pièges de ce placement. Pour ce faire, il faut :
- souscrire un contrat d’assurance vie avec des frais de gestion et d’arbitrage abordables ;
- miser sur un contrat monosupport ou diversifier les placements dans un contrat multisupport ;
- répartir les capitaux supérieurs à 70 000 euros dans différents établissements financiers ;
- établir une clause bénéficiaire adaptée à sa situation.